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Prof. Yacouba Konaté, Directeur Général du MASA aux JMC : « Il faut repenser et réaménager le MASA »

Pr Yacouba Konaté, directeur général du MASA est présent à Tunis dans le des Journées Musicales de Carthage (JMC). Africactu.com l’a rencontré pour évoquer la collaboration entre le MASA et les JMC, l’apport du MASA à ce festival et d’échanger sur la question du MASA 2020.

Vous êtes à Tunis dans le cadre des Journées Musicales de Carthage. Qu’est ce qui explique cette présence ?

Nous venons rendre la politesse que les JMC et les JTC (Journées théâtrales de Carthage), nous rendent dans la mesure où ces festivals sont parties prenantes du MASA. Nous avons pris l’habitude de venir régulièrement à ces deux évènements. En général on ouvre un stand, on communique, on rencontre des acteurs et on participe à quelques jurys. Donc, c’est pour nous un plaisir d’être ici. Nous pensons qu’aujourd’hui, l’un des enjeux du développement culturel, c’est des partenariats à la fois Nord-Sud, mais aussi Sud-Sud. C’est dans ce cadre que nous sommes-là. Nous avons signé un partenariat en bonne et due forme avec les JMC.

Y aura-t-il une continuité des JMC au MASA à travers la sélection de certains groupes ici ?

C’est possible. Mais le partenariat que nous avons ne table pas nécessairement sur les groupes présents à cette édition. Parce que l’année prochaine, il y aura une nouvelle édition avant la tenue du MASA. Ce qui nous lie, c’est qu’à chacune des éditions d’un festival de l’un des partenaires, l’une des structures peut préconiser, soutenir un groupe pour venir participer dans des conditions que nous sommes en train de peaufiner. L’enjeu aussi, tel qu’on nous l’a expliqué, est que les festivals comme les JMC et JTC étaient orientés vers le Moyen Orient. C’est des dispositions d’ordre stratégique et statutaire. Dès lors que nous arrivons à signer un partenariat, cela nous rend plus fort pour devenir une force de proposition et puis pour essayer d’avoir des tranches de collaboration qui ciblent l’Afrique Subsaharienne. Les choses vont se faire progressivement. Nous leur avons donné des conseils pour inviter certains artistes. Mais nous ne donnons que des conseils. C’est à eux de voir qu’est ce qui leur convient, qu’est ce qui ne leur convient pas.

Le directeur des JMC, Achref Chargui, dit s’être beaucoup inspiré du MASA. Qu’avez-vous apporté aux JMC ?

En fait, nous avons juste travaillé. On leur a expliqué ce que nous essayons de faire. Et puis eux-mêmes ont pu tourner, aller dans les quartiers pour voir la diversité. Vous savez qu’au MASA nous ne sommes pas seulement musique. Même à  la dernière, nous n’avons pas choisi de mettre l’accent sur la musique. On avait opté pour le développement de tous les programmes orientés vers la jeunesse : les lectures scéniques, des activités pour le jeune public… On est content que ce partenariat puisse se développer.

Il y a eu aussi une rencontre avec les directeurs de festivals pour voir la question de la mobilité des artistes. Il est évident que les groupes sont-là, prêts à passer d’un festival à l’autre. Les directeurs aussi en ont l’envie. Maintenant, ça pose les problèmes de pression budgétaire que nous devons appréhender ensemble. Voir comment on peut mettre ensemble nos petits moyens, pour que la mobilité devienne une réalité entre nos petits festivals.  C’est indispensable car c’est ce qui va nous crédibiliser nous-mêmes, en tant que festival et plateforme de concertation.

Les dates du MASA 2020 sont connues. L’appel à candidature pour les groupes est lancé. Que prévoyez-vous pour le MASA à venir ?

C’est un peu tôt. Notre communication autour de ces questions débutera en janvier 2019. Mais, nous sommes en train de construire. Comme d’habitude, il faut tirer les leçons des éditions passées pour essayer d’améliorer ce qui n’était pas au top niveau, conserver et consolider ce qui a marché, renoncer à ce qui n’était pas bon. Nous faisons le point, nous pensons que le moment est peut-être arrivé pour que le MASA ait une approche de ses différents axes d’intervention.

Qu’est-ce à dire ?

Il faut qu’on essaie de réaménager et repenser le festival lui-même. Il y a une vraie dynamique au niveau du marché. Nous pensons qu’il va rester, à peu près, dans sa configuration. Mais, un autre volet de notre cahier de charges est la formation. Nous croyons que le prochain MASA ne va pas faire seulement la formation des techniciens ou des managers d’artistes. Nous allons ouvrir aussi des scènes de pratiques instrumentales. Nous avons quelques maîtres d’instruments africains, appelons ça comme cela, qui vont faire des masters class dédiés à une partie des festivaliers. C’est dire que certains de nos invités seront là en situation d’apprenant et seront pris en charge par des grands maîtres des instruments comme le tambour, la kora ou tout instrument pour lesquels nous avons des virtuoses qui ont une réputation qu’on peut présenter à l’international.

Au regard des critiques sur le dernier MASA, aurions-nous un MASA plus populaire en 2020 ?

On l’espère. Parce que c’est à la fois une question de disposition budgétaire. Le populaire suppose des artistes qui sont eux-mêmes déjà populaire, alors que la vocation du MASA n’est pas nécessairement la promotion des artistes populaires. C’est plutôt une promotion des artistes qu’on veut populariser. Nous travaillons avec des artistes émergents. Pour la prochaine édition, nous allons prendre soin de les encadrer en amont et en aval par des artistes plus connus pour autant que nous arriverons à payer les contrats ou à les engager. Il y a une autre version plus populaire de l’évènement, le MASA OFF, sur laquelle nous sommes en train de travailler, qui, j’espère va impliquer les quartiers dans une dynamique qui ne sera plus celle de scène. Nous sommes en train de voir comment faire une sorte de célébration unitaire. Mais, c’est une réflexion qui est cours et je ne saurais pas vous en dire davantage.

Réalisée par Sanou A., depuis Tunis

Source  Africactu.com

Commentaires (3)

  1. Répondre
    koukoui says:

    Prof YACOUBA KONATE
    Directeur General du MASA

    Merci pour vos efforts pour donner au MASA un nouveau réaménagement et repenser ce festival autrement .le festival autrement.
    je pense surtout au MASA OFF
    quant a moi je souhaite votre présence a la 3eme édition du FIP 2019 Festival International de PORTO nOVO
    DONT LE THEME EST
    °° LES SYSTÈMES DE DIVINATION E N AFRIQUE DANS UN CONTEXTE DE MONDIALISATION
    ENJEUX ET PERSPECTIVES °°
    C EST AVEC GRANDE JOIE QUE LA POPULATION DE LA VILLE AUX 3 NOMS
    PORTO NOVO ADJACHE et HOGBONOU

    VOUS ACCUEILLERA

  2. Répondre
    Moustapha Patrice AHOUNOU says:

    Bravo au Professeur Yacouba Konaté pour tous efforts de gestion, d’organisation et d’ouverture du plus grand marché panafricain des arts et du spectacle (MASA). La force de réussite collective s’impose à nous parce que la compétition devient plus rude dans ce village planétaire. Et pour gagner le pari, le salut viendra de cette remise en cause après tant de succès que d’autres ignorent par mepri. C’ est ainsi pour des projets à forte dose de succès dans le monde des vivants.
    Des échanges de cette dimension sur un évènement comme les JMC devraient attirer les autres festivals dans le but d’aboutir à une harmonisation de calendrier et de vision affin d’atteindre à moyen et long termes la valorisation de la mobilité Artistique Panafricaine : gage du rayonnement et de l’épanouissement des talents qui foisonnement ici et là et qui souffrent de cette précarité d’espaces, capables de combler leurs attentes.
    Il nous faut corriger les choses et relever des défis importants parce que les arts peuvent nourrir le continent et réduire un temps soit peu le chômage galopant. Les JMC grandiront encore et offriront d’autres ouvertures aux artistes sud saheriennes, parce que c’est une chance pour atteindre ses objectifs panafricains et rendre plus heureux des milliers et des milliers de passionnés installés à Carthage et environs.

  3. Répondre
    Anselme akplogan (Anslo-ganslo le guépard métissé) says:

    Anslo-ganslo je souhaite une collaboration dingue avec toutes les mairies cette fois mr yacouba Konaté prenez le soins de réussi le masa éclaté et arrêté de donné du stress au artistes en devenir le brave tchê parle d’émergence donc continuer dans son plan moi par exemple je suis un enfant du masa depuis 1993 avec mon premier groupes originale devô aujourd’hui devenu Anslo-ganslo and the original groov massê-gaou je ne peux pas m’inscrire et nés pas être prise en compte par le masa tchiiieee encourager nous au-moins mr le DG je vous informe qu’il faut rechercher l’excellence dans le off et non pas de le in Epuis quand vous aller faire l’eclaté la scènes pendant l’animation on fera la promotion du masa grandes scène avec un podium découverte retenez ceci ses maintenant qu’il faut commencé le masa pour que tout les sponsors vous suivre mr le DG. OK moi je voudrait je suis un peux fatigués. Voici mon numéro je souhaite vous rencontré même 78426714

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