Humour, douceur et philosophie ont rythmé la séance de slam vécue le lundi 9 mars au MASA, lors de sa 11ème édition. Les slameurs en provenance du Canada et du Congo ont fait écouter et réfléchir les spectateurs acquis à la cause des mots chantés. « Mon grand-père m’avait conté« , commencent-ils. Benoît Davidson arrive avec sa guitare, son harmonica, ses chansons et son accent purement canadien. Il balance doucement ses mots accompagnés de sonorités douces ; il réussit à entraîner le public dans son univers, celui de son village, de sa famille. Il sait interagir le public en sériant les contes, fusionnant aussi la mélodie des mots. « Mon grand-père m’avait conté », un spectacle à la fois comique, philosophique et tendre. Le slameur Benoît Davidson pose des questions pendant son spectacle : « Le blanc ou le noir ? Le positif ou le négatif ?« . Chacun choisira.
Sur la même scène, Madima et les objets magiques, spectacle de slam de l’artiste Moussoki Mitchum Jules Ferry Quevin « JFM ». Il raconte la grande famine au jeune au ventre creux qui n’a plus rien à mettre sous la dent. Étant un bon chef de famille, il décide d’aller dans la forêt pour chercher de quoi nourrir sa famille. Du slam provenant des sources orales et écrites. Il aborde ses spectacles avec humour et pédagogie, tout en sachant ponctuer les silences. La musicalité de sa voix apaisait et apportait la bonne humeur au public, avec un spectacle tantôt émouvant, tantôt drôle. Né à Brazzaville en République du Congo, Jules Ferry Quevin a commencé par le théâtre en 1994 dans différentes compagnies de théâtre. Formé au conte en 2003 par Abdon Fortuné Koumbha (KAF), il se produit sur les scènes avec le soutien de celui-ci grâce à l’Espace Tiné.
Il a décroché une médaille d’or en conte aux 8èmes Jeux de la Francophonie à Abidjan en 2017. Responsable de la Compagnie Nzonzi (porte-parole), il est, depuis 2018, directeur artistique du Festival international Riapl (Rencontres itinérantes des arts de la parole et du langage).
Alejandro MEKOMO (Guinée équatoriale)