Lors du discours qu’il a prononcé à la cérémonie de clôture du MASA 2018, le Directeur général du MASA le Pr Yacouba Konaté a livré trois informations de la plus haute importance concernant la mue de l’institution, le modèle économique avec pour cœur de cible les partenaires institutionnels, mais aussi et surtout le passage du flambeau aux générations futures. Paroles fortes :
« La présente édition peut se féliciter de quelques notes spéciales. La première concerne la variété des programmes dédiés aux enfants et aux jeunes, les journées Jeunes publics mais aussi l’implication de Madame la Ministre de l’Education nationale Kandia Camara ; les spectacles de lecture scénique et de slam, les magnifiques compositions des marionnettes et des acrobates. Les séances de formation à l’INSAAC et ailleurs ont été une façon pour nous de passer le relais du MASA aux jeunes générations. A 25 ans le MASA se devait de penser à la relève et de penser à la réinvention des acteurs et des publics pour les nouveaux types de spectacles des arts de la scène. »
« La deuxième note spéciale que je voudrais soumettre à votre attention c’est la place désormais évidente et centrale des diasporas dans notre programmation. Les diasporas, c’est une partie de notre mémoire. C’est une partie partagée de notre histoire, et je pense que c’est un devoir pour tous ceux qui se pensent africains, pour ceux qui veulent assumer leur africanité de songer à diversifier nos pôles de référence. Je salue la présence des délégations d’Haïti, de Martinique, de Guyanne, de Trinidad et Tobago et je salue l’implication d’Alex Boicel et de Charly Maiwan qui ont aidé à régler cette problématique. »
« La troisième note que je voudrais ajouter concerne l’implication de plus en plus évidente des institutions régionales dont l’UEMOA, le Conseil de l’Entente et la CEDEAO qui donne aujourd’hui un prix à l’intérieur de notre organisation. L’occasion nous sera donnée je l’espère, de faire un bilan plus exhaustif. »
Mettre ainsi la jeunesse au cœur de son organisation, d’abord de façon ludique puis de plus en plus pédagogique comme ce fut le cas à cette 10ème édition avec les formations dispensées aux étudiants en arts de la scène, est on peut le dire une idée des plus ingénieuses. Sur les programmations des futures éditions du MASA le regard se fera ainsi plus attentif afin d’évaluer la progression de cette génération aux mains de qui les fondateurs lègueront cet outil très important de développement culturel dans le monde artistique. Avec le désormais Marché des arts du spectacle d’Abidjan qui s’ouvre sans exclusive à toutes les sensibilités artistiques, les héritiers en devenir ont besoin d’un outillage idoine. Que le directoire du MASA l’ait identifié et y travaille de façon active est tout à son honneur.