Cette rencontre est initiée par Le Kolatier pour permettre aux professionnels venus des deux parties du continent de fouetter les relations artistiques et culturelles possibles. Briser les frontières pour favoriser les échanges et la circulation des produits culturels du continent.
Des directeurs de festivals, d’écoles et centres de formation en arts ont contribué à démystifier les goulots d’étranglement et éventuels clichés, obstacles d’une bonne collaboration entre Africains. Dans la salle Christian Lattier du Palais de la Culture, le mercredi 14 mars, les expériences sont partagées. Des questions abordées concernent la compréhension, le fonctionnement, les modalités de participation aux festivals, l’accès aux centres et écoles de formation, etc., entre autres informations.
De la communication de Pr. Lassaad Jamoussi de la Tunisie
Pr. Lassaad Jamoussi de la Tunisie est le directeur de l’École supérieure de l’audiovisuel et du cinéma à l’Université de Carthage (ESAC). Ancien directeur des journées théâtrales de Carthage (JTC), puis aujourd’hui directeur du Festival international de SFAX, il est invité en tant que membre du Comité artistique international du MASA pour apporter du sel maghrébin à la sauce du Marché.
Il partage ses expériences à la rencontre culturelle Afrique du nord – Afrique au sud en tant que professionnel averti des échanges. Les acteurs culturels, qu’ils soient professionnels ou en phase académique, doivent se débarrasser des absolus préalables et s’intéresser aux opportunités qu’offre l’Afrique du nord. Il donne l’exemple de l’ESAC qu’il dirige en Tunisie qui s’engage à offrir jusqu’à 30% de bourse pour favoriser l’admission des étudiants subsahariens. Son école ouvre largement ses portes aux étudiants de toutes nationalités. Alors directeur des JTC de 2014-2016, il a invité une quinzaine de créations venues du sud et une kyrielle de professionnels opérateurs de théâtre qui ont animé le colloque international et toute l’édition. Cette ouverture émane de sa promesse lors du Festival international de théâtre du Bénin, a-t-il ajouté. Un effort est fait pour ouvrir davantage les portes du nord. Une autre preuve, il est au MASA pour aussi identifier des spectacles pour les festivals en Tunisie et aussi en Égypte, notamment le Festival de théâtre expérimental du Caire, dont le directeur Sameh Mehran, empêché, l’a mandaté.
En matière d’ouverture, il arpente la logique du père-fondateur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), feu Tahar Chéria, qui, respectant l’appellation de terre d’Ifriqiya (ancienne Tunisie), a fortement favorisé les échanges interculturels entre les deux parties du continent.
Pr. Lassaad Jamoussi se veut continuateur de cette œuvre de rapprochement des peuples africains que ravive le MASA 2018. Il profite de l’occasion pour inviter les créateurs à revoir les politiques culturelles de nos États qui, de plus en plus, manquent de moyens d’appui à la création et promotion des œuvres. Sans fausse modestie, il recommande à l’assistance une fédération des énergies de la société civile africaine afin qu’en sorte la Confédération africaine des artistes.
HAPPY KOFFI GOUDOU