Des temps forts ont émaillé la cérémonie de clôture de la 10ème édition du MASA le samedi 17 mars dernier, mais l’on retiendra le vibrant plaidoyer fait par le Ministre de la culture et de la Francophonie à l’endroit de l’OIF. Pour que les engagements pris en faveur de la libre circulation des artistes soient enfin pris en compte et appliqués. Sans faux-fuyants, M. Maurice Kouakou Bandaman a eu des mots qui sont allés droit au cœur des artistes qui ont vu en lui leur porte-voix. Morceaux choisis de son intervention.
Il a fait ce rappel important : « Les pères fondateurs du MASA les ministres de la culture, avec les organisations internationales de l’époque dont la Francophonie et l’Union européenne avaient un rêve : d’assurer la promotion et la circulation des créations du sud dans le monde entier, principalement dans les espaces du nord grand consommateur des œuvres de l’esprit. Cette décision répondait à un désir de justice et d’équité ; la volonté de lutter contre la pauvreté et à donner leur chance à ces créateurs talentueux du sud. Nous pouvons nous réjouir de ce que ces promesses ont été tenues. Beaucoup de troupes artistiques dans toutes les disciplines ont pu faire le tour du monde. Ainsi de nombreux artistes ont pu accéder à la notoriété, sortir de la précarité et répandre de l’amour et de la joie à travers le monde. »
S’adressant à la représentante de l’organisation internationale de la francophonie le Ministre dira ceci : « Je me souviens qu’à un sommet de la Francophonie il avait été suggéré le passeport de l’espace francophone afin de permettre aux penseurs, aux enseignants, aux hommes d’affaires, aux créateurs et aux artistes de circuler librement. A l’occasion de la clôture du MASA nous voulons rappeler cet engagement. Oui il faut laisser les artistes circuler librement. Que les artistes soient libres d’aller et de venir. » Relevant qu’un artiste ne se sédentarise pas là où il n’a pas d’inspiration, l’autorité de tutelle du MASA a cité de grands noms du monde artistique qui sillonnent le monde pour se produire mais qui reviennent inlassablement dans leurs pays parce que c’est là qu’ils s’y sentent le mieux.
« Nous menons ce combat parce qu’il n’est pas juste que les artistes du nord se produisent librement sur les scènes du sud tandis que ceux du sud sont interdits d’aller au nord. Ce n’est pas juste ! C’est à cela que le MASA va se consacrer puisque son rôle c’est de faire circuler ces jeunes sur scène, ces talents qui méritent honneur, le droit à l’existence. LAISSEZ LES ARTISTES CIRCULER LIBREMENT ! » conclura M. Maurice Kouakou Bandaman sous un tonnerre d’applaudissements.
Deux autres temps forts auront marqué cette cérémonie de clôture du MASA 2018. D’abord l’annonce faite par Mme Youma Fall, représentante de la Secrétaire générale de l’OIF du Prix Ismaël Diaby pour les jeunes créateurs, du nom du coordonnateur technique du MASA décédé seulement quelques jours avant le démarrage du MASA 2016. Ce prix est doté de 10.000 euros- 3.000 euros en numéraires et 7.000 euros servant à financer des stages de formation, notamment une résidence aux Halles de Schaerbeek en Belgique dont le Directeur est M. Christophe Galent. Cette année c’est à une technicienne, Mme Aminata Coulibaly originaire du Mali, qu’est revenu ce prix remis par le Ministre de la culture et de la Francophonie.
Le deuxième moment marquant a été la remise du Prix CEDEAO du meilleur jeune humoriste qui cette année a été décerné à l’Ivoirien Président Vescay, qui a reçu des mains du représentant de l’institution ouest-africaine une enveloppe de 1.000 dollars US.
Yolande ABY