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Le MASA, ce sanctuaire si précieux !

Lokua Kanza, artiste-musicien émérite et de renommée planétaire, à la faveur des Rencontres Professionnelles de la CISAC dont il est ambassadeur de bons offices et du BURIDA, a émis un cri du cœur qui vaut tout son pesant d’or dans la perception économique et la reconnaissance sociale de l’artiste : «Je ne souhaite pas que les jeunes artistes passent par le chemin de la mendicité».

Autrement dit, la star entend montrer le chemin, le bon, pour que les acteurs des arts vivants vivent décemment de leur art. un peu comme si, ici au MASA, se partagent et se transmettent les valeurs, tel dans un sanctuaire. Mais un partage et une transmission qui ne se font pas de façon ésotérique, mais, a contrario, démocratique ! Ce qui revient à recentrer et/ou à élargir la thématique du ou des modèles économiques à conférer aux arts de la scène, fil d’Ariane du 10ème MASA, avec pour piste adjuvante les enjeux de la rémunération pour copie privée qui était au cœur des débats la journée du jeudi.

Si les données et statistiques fournies par les experts affichent des performances qui traduisent le dynamisme des industries culturelles en Afrique, il n’en demeure pas moins crucial d’interroger le corps social sur le rôle et la place de l’artiste au sein de nos sociétés. Car, cette confession du secrétaire exécutif du Conseil de l’entente, ancien Ministre de l’Économie et des Finances de Côte d’Ivoire, Patrice Kouamé, affirmant qu’il ne croyait pas en la pérennité du MASA, il y a 25 ans, alors qu’il était aux affaires, en dit long sur la perception contrastée que nous avons de l’art et de la culture.

Le MASA, ce sanctuaire si précieux, tient la route. Et encore pour longtemps ! D’où l’impérieuse nécessité de redéfinir la dimension sociétale de l’art et de la culture, ainsi que sa contribution à l’ADN de l’Homme.

La culture dans l’ADN de l’Homme.
Dans la plupart des cultures, les arts font partie intégrante de la vie : fonction, création et apprentissage sont liés. Les arts véhiculent, de façon formelle ou informelle, le savoir, mais aussi des méthodes d’éducation dans diverses disciplines.

En ce sens, l’éducation artistique ne limite pas les arts à un outil d’éducation supplémentaire et n’a pas pour simple ambition d’intégrer les arts comme sujet principal au sein des programmes éducatifs. Ainsi donc, comme cela a été démontré avec la tribune Jeunes Publics, le MASA soutient l’éducation artistique à travers deux approches qui peuvent être complémentaires. La première approche concerne l’éducation à travers les arts/la culture et démontre comment les expressions artistiques, les ressources et pratiques culturelles, contemporaines et traditionnelles peuvent être utilisées comme un outil éducatif. Elle a pour but de souligner la richesse de la culture, du savoir et du savoir-faire des sociétés pour favoriser une approche interdisciplinaire et renforcer la participation dans un vaste nombre de domaines. Toute chose qui reviendrait à donner du prix à la pratique artistique. La seconde approche se réfère à l’éducation dans les arts/la culture et met l’accent sur les perspectives culturelles, multi et interculturelles ; sur le respect des cultures à travers les procédés éducatifs. Ce type d’approche contribue à améliorer la compréhension de l’importance de la diversité culturelle et encourage le maintien de la cohésion sociale.

L’espoir est permis.
Introduire les arts et les pratiques culturelles dans des environnements éducatifs, tel qu’initié par le MASA, constitue un réel atout, résultat d’un développement intellectuel, émotionnel et psychologique équilibré des individus et des sociétés. Une telle éducation artistique renforce non seulement le développement cognitif et l’acquisition de connaissances sur la vie et l’écosystème des industries culturelles – la pensée innovante et créative, la réflexion critique, les compétences communicationnelles et interpersonnelles, etc…; mais participe aussi à l’adaptabilité sociale et à la prise de conscience culturelle des individus. Elle leur permet ainsi de construire une identité personnelle et collective et de comprendre ce que sont la tolérance, l’acceptation et l’appréciation des autres. Son impact est remarquable sur le développement des sociétés : il concerne l’amélioration de la cohésion sociale et de la diversité culturelle, mais aussi la prévention de la standardisation et la promotion du développement durable.

Commentaire (1)

  1. Répondre
    TOMBE says:

    Je partage l’avis selon lequel les artistes doivent cesser d’être des mendiants…Comment faire donc pour les en empêcher?

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