Au terme des définitions classiques, le marché est un lieu de rencontre de l’offre et de la demande. Il comprend tout l’environnement d’un produit en fonction de l’offre et des besoins à satisfaire. Ainsi, au MASA, Marché des Arts du Spectacle d’Abidjan, il y a vente et achat. Il y a des vendeurs et des acheteurs. Mais, trois types de marché se côtoient au MASA.
Le principal, c’est le marché des arts vivants, autrement dénommés arts de la scène. Sur ce marché, s’échangent des œuvres artistiques. Notamment la musique, le théâtre, la danse, le conte, l’humour, le Slam, le cirque et la mode. La nuance ici, on ne vient pas pour remettre de l’argent à quelqu’un pour repartir avec son produit. Le MASA fait venir des programmateurs, des diffuseurs, des organisateurs de festival, des directeurs de centres d’accueil d’œuvres artistiques… Ceux-ci viennent de par le monde au MASA dans le but de dénicher de beaux spectacles afin d’offrir à ces derniers d’autres espaces pour se produire après le MASA. Du coup, une concurrence froide s’installe entre les créations. Mais, cette concurrence n’est pas fondamentalement ancrée sur une question de prix. Le challenge est d’abord de convaincre de potentiels acheteurs par la qualité de son produit à travers diverses représentations sur les podiums du MASA. Comme tout autre spectateur, les ‘’acheteurs’’ suivent les spectacles, puis ils identifient ceux qui les convainquent auxquels ils décident d’accorder de nouvelles dates pour être vus ailleurs. Ce qui génère des ressources additionnelles à la création.
Le deuxième marché au MASA est cette ouverture faite à l’artisanat. De nombreux stands sont installés pour l’exposition et la vente de produits artisanaux. Ici également, point de place à l’amateurisme. Ce sont des produits réalisés avec finesse et ingéniosité qui sont exposés. Et les coûts des produits sont en conséquence présentés. Alors que beaucoup se contentent de s’approcher et de regarder, d’autres achètent en conséquence.
Le troisième marché au MASA est gastronomique. Marché qui draine le plus grand monde pendant la semaine que dure la biennale. Une dizaine de restaurants s’installe sur le site du Palais de la Culture du côté lagunaire pour offrir à manger et à boire au public de tout bord. Mais, le service n’est pas gratuit. Il faut payer avant de consommer. Les restaurateurs, des femmes pour la plupart, recrutent des agents commerciaux qui démarchent la clientèle pour eux. La concurrence est rude à ce niveau, mais cela se déroule dans une ambiance élégante. Un dernier marché non moins important : le commerce relationnel, le réseautage, les « be to be », les échanges de contacts…pour des projets et pro-grammes potentiels.
Fortuné SOSSA (Bénin)