Face à la presse le jeudi 5 avril 2018, le Directeur général du MASA a dressé le bilan de la 10ème édition du désormais Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA). A cette occasion le Pr Yacouba Konaté, qu’entouraient les membres du comité artistique local, s’est félicité de ce que malgré quelques difficultés le MASA ait pu se tenir et aboutir aux résultats escomptés. L’objectif réel du MASA étant d’offrir aux groupes et aux artistes une plateforme d’expression où ils se feraient remarquer par des professionnels qui boosteraient leur carrière.
Pour ce qui est de l’affluence, le Directeur général a démontré aux journalistes combien il était difficile il y a seulement quelques années de fédérer les professionnels autour du MASA. Ayant étudié la question, il a eu l’idée dès sa prise de fonction d’agencer un Comité artistique international (CAI) composé de professionnels reconnus dans les sphères culturelles internationales. Une stratégie habile qui fait coup double depuis la huitième édition qui s’est tenue en 2014, puisque lesdits membres deviennent durant le MASA des acheteurs potentiels, ajouté au fait qu’ils encouragent leurs pairs à y venir également. Cette politique a-t-elle payé au MASA 2018 ? Les chiffres sur ce point précis, ainsi que ceux concernant les autres aspects sont éloquents du festival sont éloquents :
« Le présent MASA a accueilli 152 groupes, 61 au titre du Marché, dont 11 de Côte d’Ivoire, et 91 au titre du Festival, avec 22 groupes de Côte d’Ivoire. Il faut ajouter à cela que nous avons accueilli plus de 2.000 participants internationaux. Sur les 2.000 nous en avons hébergé 1.695. Plusieurs délégations internationales, 150 personnes au moins, ont assuré elles-mêmes leur hébergement. Il faut également penser à tous les stands d’exposition animés par 160 exposants. Les effectifs au niveau des restaurants et des techniciens s’élèvent à 636 personnes » a renseigné le Directeur général du MASA.
Le rayonnement du MASA s’est vérifié cette année par un chiffre significatif : 65. Comme les 65 pays du monde entier qui étaient représentés à cette 10ème édition. « C’est un chiffre qu’il faut vraiment souligner, a insisté le Pr Konaté, parce qu’on a reçu des groupes ou des professionnels de Tchécoslovaquie, du Canada, des Etats-Unis, d’Haïti, de la Guyane, du Zimbabwe, du Botswana, etc. Donc quand on met ensemble les nationalités des pays qui ont envoyé une personne ou bien au titre des artistes, ou bien au titre des journalistes, on a 65 nationalités. Pour moi c’est considérable. »
A ce grand marché des arts du spectacle qu’est le MASA, les ‘emplettes’ ont également été significatifs : 68 intentions de contrats. Et ce chiffre n’est que provisoire puisqu’au moment il animait la rencontre avec les journalistes, des pourparlers étaient encore en cours pour faire tourner les groupes présents sur d’autres scènes. A titre indicatif le DG du MASA a donné les noms de plusieurs groupes ayant plus ou moins été déjà achetés, parfois par plusieurs professionnels chacun.
« Citons Lornoar du Cameroun, 10 Volts du Bénin, Seun Olota du Nigéria, Cheickné Somane 5 Tamans du Mali, le Cirque Mandingue de Guinée Conakry ; la compagnie Afuma du Togo ; le Collectif Qu’on sonne voix-ailes du Burkina Faso ; Blakk Rasta du Ghana, Nainako de Magadascar, le groupe Les Eléphants du jazz, un concept désormais élargi à ‘Guerrier’ Cheick Tidiane Seck et Aly Kéita qui se sont associés pendant le MASA 2018 à Paco Séry, Luc Sigui et Isaac Kémo.
Cela me paraît important pour jauger comment le MASA fonctionne, quelles sont ses retombées. Il aide aussi les groupes à mieux se structurer, à s’élargir, à faire de nouveaux partenariats. (…) Nous essayons de suivre cela pour que les gens comprennent que le MASA c’est une opportunité de contractualisation entre les groupes et que notre travail ce n’était pas seulement le Marché qui lui-même est structuré à plusieurs niveaux-spectacles, showcases, rencontres B to B. »
Sur les questions de la communication autour de l’événement, de la relative faiblesse d’affluence du public, de l’achat de bracelets pour assister aux spectacles, et des questions budgétaires, le Directeur général du MASA s’est exprimé avec franchise, désireux de donner aux hommes des médias des informations de première main. Nous y reviendrons.
Yolande ABY
Commentaire (1)
Tizié TO Bi says:
9 avril 2018 at 12 h 23 minBel article ! Je suis satisfait pour ce premier bilan. En attendant, le bilan global qui prendra en compte l’affluence du public et la question des retombées financières du Masa…