Les férus de jazz qui feront le déplacement du MASA 2018 seront servis au soir du jeudi 15 mars 2018, avec le spectacle de prestige dénommé « Les Eléphants du jazz ». A partir de 21 heures, sur une même scène se produiront trois poids lourds du genre, tous Ivoiriens : Paco Séry, Luc Sigui et Isaac Kémo. Ces stars internationales formeront pour l’occasion un jazz band d’exception. Présentation de ces pachydermes de la musique Ivoirienne qui vont offrir un show qui promet d’être exceptionnel.
Très respecté dans le monde de la musique, Paco Séry est considéré par ses pairs comme l’un des meilleurs sinon le plus grand batteur au monde. Percussionniste de jazz, il est, on le sait moins, multi instrumentiste. Sa renommée, commencée ici même à Abidjan, le mène sur les bords de la Seine lorsqu’il intègre à Paris le groupe du chanteur et pianiste Eddy Louis en 1979. C’est le succès. Puis Monty Alexander, pianiste jamaïcain, l’emmène en tournée et le recommande à Jaco Pastorius, bassiste de renommée mondiale qui est impressionné par le jeu particulier de Paco Séry, à la fois technique, puissant et plein de créativité. L’Ivoirien entre définitivement dans la cour des grands musiciens de jazz et le succès ne le quittera plus.
Au fil des ans il est sollicité comme sideman (musicien professionnel dont les services sont requis pour enregistrer avec un groupe de musique dont il n’est pas membre permanent) pour les plus grandes stars, tous genres et styles confondus. Lorsqu’il fonde son groupe de jazz-fusion, Sixun (Un pour tous et six pour un !) en 1984, il a alors toute latitude pour produire la musique qu’il aime : du jazz mixé aux rythmiques et sonorités de la musique traditionnelle ivoirienne qu’il affectionne tant. Il y ajoute même, toujours avec succès, des rythmes mandingues, ou les sons de la sanza, dont il est un talentueux joueur. Sa discographie est impressionnante.
Figure incontournable du jazz en Côte d’Ivoire, le guitariste Luc Sigui est doté d’un talent dont l’étendue va au delà de ce seul style musical. Célèbre à l’international, sa réputation du musicien et de chanteur est aussi bien installée en Côte d’ivoire où ses fans attendent ses spectacles avec fièvre. Guitariste émérite, il mêle avec bonheur le RnB, la pop, le funk ou encore la soul à son smooth jazz tant apprécié des mélomanes. Depuis l’émission Première chance sur la RTI1 qu’il remporta au milieu des années 1980, que de chemin parcouru ! Le guitariste, qui est également chanteur, a très vite ressenti le besoin d’exceller dans son art. Avec humilité, il se perfectionnera aux prestigieuses écoles de guitare de Fred Sokolow (USA), Eric Boell (France) ou encore Denis Roux (Brésil). Rien de moins. Généreux, il a apporté sa coloration à bon nombre d’albums Ivoiriens sans compter ses collaborations à l’international. Un solide background dont il n’hésite jamais à faire profiter les artistes qui le sollicitent. Tout comme Paco Séry, Luc Sigui se bat pour valoriser les rythmes traditionnels africains. C’est ainsi qu’on l’a vu collaborer sur son album Democrazy avec le groupe berbère Pygmée Aka. Récemment avec Symbioz one son deuxième album, il a recoloré avec délices les classiques de la musique Ivoirienne.
Troisième composante de ce band d’éléphants du jazz, Isaac Kémo, génial saxophoniste alto et compositeur de jazz. Improvisateur hors pair, il allie les rythmes locaux, jazz soul et funk en poussant les sons et les phrasés au maximum. C’est cette manière de jouer, insolente et sans complexe qui lui a sans doute valu de débouler sur la scène internationale en 2009 lorsqu’il fut choisi pour représenter la Côte d’ivoire aux Jeux de la Francophonie au Liban puis au Niger aux jeux de la Cen-Sad d’où il est revenu avec la médaille d’argent. Influencé par John Coltrane, Fela Anikulapo Kuti et Manu Dibango, Isaac Kémo. Quand on lui demande de définir sa musique il dit qu’elle est « expérimentale à connotation jazz. » Son premier album, Nessmon, sort en Février 2016 et donne à entendre des sonorités singulières et agréables à l’écoute, fruit de ses recherches incessantes. Son genre plaît et s’étend depuis quelque temps à la production de musiques d’art de scène. D’abord pour Nadia Beugré ex-chorégraphe de la compagnie Tchétché dont il a signé le spectacle. Puis pour ‘‘Petite Fleur’’, une pièce de théâtre du metteur en scène Ivoirien Fargass Assandé.
Voir ‘barrir’ ces trois éléphants sera assurément un événement à la hauteur de la commémoration des vingt-cinq ans du MASA. Un moment de pur bonheur pour leurs fans et les festivaliers du MASA en général. Quant aux autres, ceux à qui l’on a toujours dit que le jazz était une musique élitiste et trop difficile à comprendre, ils auront à travers cette soirée de prestige, une excellente occasion de se rendre compte que, loin des préjugés, le jazz ‘ouvre l’esprit et rend intelligent’ dixit M. Kouamé Camille, un inconditionnel.
Yolande
Commentaires (3)
akou vincent says:
19 février 2018 at 9 h 37 minLuc Sigui bassiste ?????? mais il est guitariste non ???? il y a une erreur.
Joseph ASSOCLE ASSOGBA says:
19 février 2018 at 16 h 09 minJe suis content pour ces grands frères. L’Afrique regorge d’immense talents. Brovo et bonne fête
J »espère ce beau jour où la chance nous sera aussi donnée de reveler nos talents au monde entier.
admin says:
20 février 2018 at 10 h 17 minmerci