‘‘Non ! Je ne prendrai pas la Méditerranée.’’ Véritable cri du cœur que le spectacle qu’aura à présenter au MASA 2018 la compagnie franco-burkinabé de danse contemporaine N’Gamb’art. D’une grande intensité émotionnelle, cette nouvelle création met en danse sur fond de couper décaler des réflexions artistiques interculturelles sur les problèmes d’immigration. Pour rendre hommage à toutes celles et ceux qui, à la recherche de l’eldorado, ont laissé leur vie dans cette mer Méditerranée devenu leur linceul. Mais pourquoi donc quittent-ils leurs pays ? Quelles sont les difficultés auxquelles sont confrontés ces milliers d’africains prêts à braver tous les dangers, au péril de leur vie ?
Pour illustrer ces idées, le spectacle met en scène sept jeunes gens dont le rêve ardent est de connaître cet ailleurs meilleur de l’autre côté de la mer. Débuté comme un conte, l’histoire se déploie au travers de différents tableaux qui conduisent à des dénouements inattendus pour les protagonistes. Le scénario mélange le conte, le chant, la musique et la danse contemporaine métissée au couper décaler à 75%. Et lorsque N’Gamb’art aborde l’immigration clandestine, c’est pour mettre en lumière toutes les richesses dont recèle le continent africain, dans le but affiché de décloisonner cette idée fausse selon laquelle l’Europe c’est le paradis. Sur scène, les danseurs s’emploient à dénoncer le caractère aléatoire des critères de régularisation et les conditions de vie intenables du statut de clandestins.
Yolande ABY