Floppy Mendosa, une ambassadrice du conte africain
Exploratrice du langage et conteuse truculente, Florence Afoué Kouadio alias Floppy Mendosa est une jeune artiste ivoirienne. Elle a une Mentalité à la fois Douce et Sage. Cette artiste comique a un goût avéré pour les légendes, les mythes, les fables… quand ils sont dits. C’est une diplomate des mots, sélectionnée sur la liste officielle de la 9ème édition du Marché des Arts et du Spectacle Africain (MASA) que dekartcom.net vous livre.
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Quelques années en arrière, les pays africains notamment, ceux francophones ne considéraient pas le conte comme un métier. C’était juste un moyen pour s’évader et s’éduquer. Mais aujourd’hui, la donne a changé. Le conte ou du moins le métier de conteur s’exerce avec grand art. La corporation enregistre fréquemment des passionnés, des professionnels qui emploient pleinement leur temps à cette activité.
Floppy Mendosa de la Côte d’Ivoire en est une. Elle raconte son début :
« Je suis arrivée au conte par hasard. J’étais dans un groupe de conte Androfia d’Aboisso dirigé par M. Amani Konan Pépin, celui qui m’a donné l’amour du conte. Dans ce groupe, j’étais dans l’assistance et en 2006 le groupe devait participer à un concours, un festival organisé par le Ministère de la Culture et de la Francophonie dénommé festival Vacances Cultures. La conteuse titulaire qui devait représenter le groupe, venait à peine d’accoucher. Alors j’ai dû la remplacer pour le concours. Nous avons remporté le 1er prix dans la discipline conte.
Les deux années suivantes 2007, 2008, j’ai encore remporté le 1er prix pour deux autres concours. Après ces sacres, je n’ai plus conté jusqu’en octobre 2012 où j’ai fait la rencontre du maitre Adama Adépoju dit Taxi Conteur. Il m’a donné une formation en conte et depuis 2013 grâce aux conseils de du journaliste culturel Yacouba Sangare, j’ai décidé de faire du conte mon métier. »
A partir de ce moment précis, elle a multiplié les formations, les séminaires sur le conte, les scènes et se révèle, par conséquent, conteuse adulée au pays d’Euphoët Boigny.
Hors de son pays, elle a été témoin d’une pléthore de manifestations. On peut citer entre autres le Festival International de contes et Musiques dans la cité en Martinique (octobre 2015), les Rencontres Itinérantes des Arts de la Parole et du langage à Dolisie au Congo (Juin 2015), les Rencontres Internationales des Arts et de l’Oralité A Cotonou au Bénin (mars 2015), le Festival International de Conte YELEEN au Burkina Faso (décembre 2014).
Aussi, note-t- elle dans son répertoire beaucoup de distinctions dont le Prix de la meilleure conteuse au concours international de conte Jeunes talents d’Afrique de l’Ouest (décembre 2014).
Un parcours alléchant ayant touché la sensibilité du comité d’organisation du MASA 2016. La jeune conteuse figure sur la liste officielle des artistes et groupes d’artistes attendus sur le plus grand marché des arts en Afrique occidentale. Approchée après la publication de ladite liste, elle déclare ses sentiments en ces termes : « Le MASA est un espace, une lucarne de rencontres, d’échanges, d’apprentissage. Un cadre ou les artistes présentent le fruit de leur travail. C’est une immense joie qui m’amine et en même temps je me dis qu’il y a du travail qui m’attend. Mon souhait est de présenter un spectacle de qualité. »
La jeune conteuse travaille dur depuis l’annonce de sa sélection, ceci, pour ne pas trahir la confiance à lui exprimée par la direction générale du MASA. « Je réfléchis sur tous les éléments qui pourront entrer en ligne de compte dans le spectacle afin de donner un spectacle de qualité à mon public », a –t- elle confié, l’air serein.
Floppy et le conte : un mariage à vie
être un bon conteur, conseille l’invitée de dekartcom.net, « il faut apprendre à prendre la parole en public, savoir articuler, prononcer les mots et se faire entendre. Mais il faut en amont avoir une idée sur les techniques de rédaction d’une histoire et de narration d’une histoire lue ». Chaque conteur, poursuit- elle, a « son propre style, sa manière de raconter ; cela dépend de son inspiration. Le conteur peut conter assis, débout, accompagné d’un instrumentiste »Et il n’y a pas un endroit fixe pour conter, a-t-elle précisé. S’appuyant sur son cas, elle spécifie que le professionnel du conte peut faire son spectacle partout : dans les écoles, au théâtre, dans les maisons, les bibliothèques, les marchés… Partout où il y a un public.
Les coulisses de ses spectacles
Répondant à cette préoccupation de notre rédaction, Flopy indique : « pour préparer un spectacle, après avoir écrit ou lu le texte et fait une adaptation, je fais beaucoup de lectures, je présente le texte, je le joue devant ma famille qui est mon premier public. Ensuite, je répète chez moi à la maison ; après je choisis un lieu et j’invite deux ou trois amis à regarder et à apporter des critiques. »
Ses activités en dehors du conte
La conteuse Marie-Noëlle Baquet, dans une interview a dit qu’il est difficile d’exercer le métier de conteur en plein temps ; que les conteurs ont généralement d’autres activités. Sa jeune collègue de la Côte d’Ivoire semble lui donner raison. Pour celle- ci, beaucoup de conteurs, en dehors de ce métier, exercent d’autres activités. Elle en est d’ailleurs un exemple car, fait- elle savoir, en dehors du métier de conteur, elle détient une petite entreprise de location de matériel pour les cérémonies et vend également des objets ou fournitures dédiés à l’art.
Titulaire d’un Diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées d’Action Culturelle(DESSAC) en Documentation, après un baccalauréat série H3, option théâtre, obtenu au Lycée d’Enseignement Artistique, Flopy pense embrasser à l’avenir la carrière de professeur d’art.
Elle est née à Marcory (Côte d’Ivoire), le 1er décembre 1984 et est mère d’un garçon.
C’était un passage de la plateforme panafricaine dekartcom.net chez l’aînée d’une famille de cinq enfants… Nous prenons congé de vous… A la prochaine !
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