Pour la première fois, et à l’occasion du Marché des arts du spectacle africain (MASA), le groupe musical Matania, en provenance du Tchad, s’est produit sur une scène abidjanaise. Retour sur cette rencontre avec un groupe à 60 % féminin.
Matiana pour la première fois à Abidjan
Un groupe à 60% féminin
Créé en 2001, le groupe Tchadien Matania a remporté en 2009 la médaille d’or musique aux Jeux de la communauté des états sahélo-sahariens (Cen-sad) et le Gospard Awards, en 2013. Ce groupe a pour particularité d’être composé de 60% de femmes. A la veille de la célébration de la Journée mondiale de la femme, le 7 mars dernier, les 5 membres féminin de ce groupe musical se sont produites en showcase, à la salle Lougah François-Ernesto Djédjé au Palais de la Culture Bernard Dadié. Elles ont ainsi revendiqué leur droit et milité pour un équilibre dans le couple. Contre les violences conjugales, Matania, d’une même voix s’est dit “fatigué des bastonnades’’. «La femme est la moitié de l’homme et non son esclave», ont-elles plaidé. Exaspérées, les filles, au micro, lèvent la voix : «Nous n’en pouvons plus. Nous sommes fatiguées».
Un melting pot musical et culturel
Entre Chants de révolte, chants au refrain d’Abiba, Matania concilie naturellement les cœurs. La douceur est dans les lyrics et les notes de célébration sont parfois empruntées aux guitares rythmiques et ambiances congolaises jouées par Djobigo (guitare électrique) et Hiroshima Matuka (bass) et à la batterie, Samuel. Si le groupe intègre d’autres sonorités en dehors des rythmes et culture tchadienne, les jeunes femmes mettent en avant le Mbaile Saï Dala. Il s’agit de la danse populaire du pays dont les mouvements de corps rappellent ceux du peuple lobi, au nord de la Côte d’Ivoire. Une autre particularité de ce groupe est que les chants sont dits en français, arabe et sara. Pour permettre une ouverture, Matania chante également en anglais. Le jeu musical, d’une simplicité harmonieuse, titille par le son du piano, joué par Moustapha Aimé. Ainsi, nous découvrons une session afrobeat et afrofolk. A cela s’ajoute un ballet exécuté par Mariame Touffy,chef de groupe accompagnée de Menodji Clarisse, finaliste Prix découvertes Rfi 2015, Patricia Tedebaye, Brigitte Mbatalbaye et Mami Touffy. Menodji, voix mélodique, est l’auteure d’un premier album solo sorti en 2013 ta hor ndal signifiant « autour du feu ».
Le MASA perçu comme une opportunité
Mariame Touffy explique que le MASA « C’est une opportunité » pour le groupe Matania. Elle se réjouie donc de cette participation à la 9è édition du MASA. Elle rajoute que tous les membres attendent que le « MASA (leur) ouvre des portes »’. «C’est un bon brassage qui permet les échanges d’idées», se réjouit Hiroshima, un nom que lui ont donné ses fans et qu’il a adopté.