Le Directeur de Africalia nous a accordé une interview durant le MASA. «Pourquoi nous avons édité ce nouveau manuel sur la sonorisation technique» Frédéric Jacquemin donne les motivations qui ont poussé son institution à coéditer un nouveau manuel de sonorisation technique.
Un entretien au sujet du nouveau manuel sur la sonorisation technique
Qu’est-ce qui a motivé Africalia à coéditer ce nouveau manuel de sonorisation technique ?
La motivation résulte d’un constat : un besoin important de l’amélioration de la qualité de la sonorisation des spectacles vivants en Afrique. Puis, avec les échanges que nous avons eu avec Zhu Culture, il s’agissait aussi de mettre toute une série de professionnels du spectacle au diapason des nouvelles technologies par rapport aux enjeux de prestation artistique. Rapidement, cela a porté sur les potentiels emplois que ce type d’ouvrage pourrait permettre de créer. Avec la formation des frères Mayitikou, vous avez accès à un marché de l’emploi qui est sous-estimé.
Concrètement, qu’apporte ce nouveau manuel de plus par rapport au précédent ?
D’une part, il y a une actualisation des contenus en fonction des nouvelles technologies qui sont apparues dans le secteur de la sonorisation numérique ou non. La première édition a eu lieu en 2009. Elle se basait sur un matériel datant d’avant. Il nous semblait donc pertinent de faire une mise à jour par rapport à l’évolution technique. Mais, c’est très concret et très pratique. La première édition était dans un format brochet qui n’était pas des plus pratiques lorsqu’on était vraiment dans le feu de l’action culturelle. Il ne permettait pas une manipulation optimale. Là, on l’a fait dans un forma spirale, et donc vous pouvez le consulter sur la console, le déposer et sans l’abimer. C’est la principale différence, en termes de présentation et de reliure.
Quelle stratégie avez-vous mis en place pour la diffusion de ce manuel en Afrique ?
On s’est reparti les tâches, entre Africalia et Zhu Culture. Étant implanté à Dakar, Zhu Culture a un réseau exceptionnel dans toute l’Afrique, y compris la partie anglophone. On s’appuie fort sur Zhu Culture, qui est le coéditeur de cet ouvrage. Ils connaissent mieux que nous les coins chauds de distribution. Ils s’occupent de ça. De notre côté, quand nous allons dans un endroit, nous ramenons avec nous des ouvrages pour les distribuer et les vendre éventuellement aux opérateurs culturels qu’on croise lors des séminaires culturels qu’on croise lors de séminaires, de missions d’appui au Burkina Faso ou au Congo.
Africalia accompagne désormais le MASA. Comment jugez-vous ce partenariat ?
Le partenariat avec le MASA est né d’une sollicitation du Pr Yacouba Konaté, Directeur Général du MASA, qui nous avait demandé d’intégrer le Comité artistique international. J’ai accepté mais je n’ai pas pu le faire directement, donc j’ai envoyé ma plus proche collaboratrice me remplacer. Nous soutenons le MASA par rapport à sa capacité de mise en marché de la créativité des opérateurs artistiques en Afrique. L’une de mes priorités prochaines sera de renforcer toutes ces plateformes de rencontres, de professionnalisation et d’accès au marché que représente le MASA. Le MASA est situé ici, où nous n’avons pas le mandat politique pour intervenir sur un opérateur ivoirien. En revanche, ce que nous pouvons faire, c’est de soutenir des opérateurs créatifs qui sont dans nos huit pays d’intervention pour venir en fait se renforcer et accéder à un marché panafricain comme le MASA. La qualité du partenariat, je la trouve intéressante. Lorsque le MASA vient à Bruxelles, on s’occupe de lui. Et avec la réputation d’Africalia, on réussit à obtenir pour les responsables du MASA , des rendez-vous au niveau de l’Union Européenne, des autorités belges, pour maintenir la position du MASA au plus haut niveau dans l’agenda culturel mondial. C’est quelque chose qu’on apprécie. On se rend donc utile au MASA, et en contrepartie, lorsque nous sommes ici, nous avons la chance d’accéder à un réseau d’opérateurs extrêmement pointus et qui sont essentiels pour le développement de la culture en Afrique. Cela se passe ici au MASA et non ailleurs.