Le Marché des arts du spectacle africain d’Abidjan (MASA) a son fonds de mobilité.
Par Sanou A.
C’est inédit. Il a été annoncé, ce mercredi 17 avril 2024, au cours d’une conférence animée par Abdramane Kamaté, directeur général du MASA, et Valérie Lesbros, responsable du Pôle Culture et Partenariats solidaires de l’Institut français de Paris. Une situation exceptionnelle pour un festival qui vient comme une réponse concrète à la difficulté de mobilité des artistes et de leurs créations.
« Accompagner la création africaine, c’est accompagner la mobilité », relève le directeur général du MASA. C’est pourquoi le MASA a décidé de le faire avec le peu de moyens dont il dispose. « C’est un fonds modeste par rapport aux besoins. Un fonds d’amorçage, car les besoins sont colossaux… Il y a les frais officiels de circulation et les frais officieux. Il y a les entraves, les incompréhensions des autorités policières et douanières. Avec un sac au dos, c’est difficile. Imaginons des artistes qui se déplacent avec leurs décors, leurs costumes, leurs instruments… Ça devient quasiment impossible », précise-t-il.
Il a, par ailleurs, encouragé le voyage par le bus qui se présente comme une alternative au transport aérien souvent coûteux. Car lorsqu’on n’a pas les moyens, on peut circuler entre les pays avec le bus, a-t-il estimé.
Les artistes éligibles au fonds sont ceux qui ont été retenus au MASA. Le fonds entrera en vigueur dès que le MASA fermera ses portes le samedi 20 avril. Un appel à candidature sera ainsi lancé. Les artistes soumettront leurs projets de tournée tout en rassurant que les acheteurs sont intéressés. Les projets seront portés aussi bien par les créateurs que les lieux de diffusion qui souhaitent les recevoir. Un comité d’experts sera choisi pour sélectionner les spectacles. « Il y aura un processus transparent », a-t-il rassuré.
Valérie Lesbros a rappelé la longue tradition de l’Institut français dans la circulation des créations des artistes africains. Elle a mis un point d’honneur à insister sur les nouvelles orientations de la structure. « Ce partenariat renforcé cette année a été effectif dans le cadre du nouveau financement qui s’inscrit dans le cadre du programme Création Africa », a-t-elle noté.
Sur ledit projet, l’Institut français, comme à ses habitudes, évaluera les soutiens financiers à apporter en fonction de l’ampleur du projet. C’est-à-dire le nombre d’artistes, le nombre de dates, entre autres.
Les soutiens à ce genre de projets vont de 5000 à 20000 euros dans des pays autres que les pays d’origine des créateurs.
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Avec les photos des stagiaires de la formation animée par le photographe Dorris Haron Kasco organisée par le MASA.