Zouglou, une pièce qui questionne la nécessité et la légitimité de la révolte, de la lutte, a connu une première présentation, le dimanche 6 mars 2022, à la salle Kodjo Ebouclé lors du 12e MASA. Le chorégraphe-interprète Hyppolite Bohouo, accompagné d’Ange Deroux au chant, a fait sensation sur scène. Tant par sa gestuelle et sa technique que par son approche de la scène. Le public leur ont bien rendu.
Ce sont aux questions : avez-vous une lutte, une révolte au quotidien ? Personnelle et / ou collective ? Quelle est-elle ? que ce spectacle chorégraphique s’emploie à répondre.
Pour la petite histoire, pour situer le contexte, il est bon de savoir qu’en 1990, à l’avènement du multipartisme et au plus fort des revendications politiques et sociales en Côte d’Ivoire, des voix s’élèvent à la cité universitaire de Yopougon, une commune populaire de la capitale économique de la Côte d’Ivoire (surnommé le Kwazulu natal, en référence à la région autonome des Zulu sud africains) pour décrier les difficiles conditions de vie et d’études sur les campus universitaires. Les « Parents du Campus, groupe musical estudiantin, portent la voix de cette génération d’ivoiriens et de leurs problèmes académiques et sociaux dans la toute première chanson zouglou Gboglo Koffi. Celle-ci fait allusion à l’hyène, un animal renommé dans les contes africains pour ses déboires.
« Zouglou » est une ode au rythme urbain.
Le fait d’avoir démarré avec un retard n’a pas entamé la qualité de la prestation des deux artistes. Le public ne s’est pas ennuyé. Cette pièce chorégraphique d’Hippolyte Bohouo de la compagnie Bog’Arts.