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Rencontres Professionnelles 2022 : Les industries culturelles et créatives africaines

Des experts recommandent la découvrabilité des contenus francophones, la professionnalisation des marchés et la structuration des financements.

Des recherches récentes ont démontré qu’à l’heure des grandes plates-formes numériques internationales, les contenus locaux africains ne sont pas suffisamment représentés en ligne. […] Et pourtant, le continent africain, à travers des organisations comme l’Union africaine (UA), la Communauté économique des États de l’Afrique d’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) travaillent en synergie, à travers des stratégies qui permettent de mettre la culture au cœur de leurs actions quotidiennes. C’est ce qui ressort en substance de la première journée des rencontres professionnelles de la 12ème édition du Marché des arts et du spectacle d’Abidjan (MASA), placée sous le thème ‘‘Les industries culturelles et créatives : les défis du contenu’’. Cette première, qui s’est tenue le dimanche 6 mars 2022, à la salle Christian Lattier du Palais de la Culture de Treichville, a permis aux panélistes d’ouvrir le débat sur la problématique du développement des contenus culturels africains et leur commercialisation sur les plateformes numériques et les chaînes de radio-télévision. Elle a été meublée par deux thèmes en lien avec le thème principal du MASA 2022.

Un plaidoyer francophone

Pour M. Destiny Tchéhoualikemeho, Professeur substitut à la Faculté de Communication de l’Université du Québec à Montréal, qui a animé un panel sur ‘‘La découvrabilité des contenus francophones’’, l’absence et l’inaccessibilité des contenus africains, et surtout francophones en ligne, favorisent l’homogénéisation de l’offre culturelle mondiale. Il est donc nécessaire que les États africains accompagnent les artistes et les forment à mieux maîtriser les outils informatiques pour pouvoir mieux mettre en valeur leurs créations sur les plateformes numériques. « Nos contenus ne sont pas spontanément découvrables en ligne. Ils ne sont pas assez visibles et accessibles pour le public africain en particulier, et mondial en général. Il est important pour nous Africains, de nous saisir de cette question parce qu’elle a des répercussions directes sur les retombées économiques, la monétisation de ces contenus et la valeur que nous accordons à tout le travail de création de nos artistes. Il faut que nos États et Gouvernements africains se saisissent de cette question, que ce soit dans les ensembles comme l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), pour faire un plaidoyer francophone en faveur de la découvrabilité de nos contenus nationaux pour un environnement numérique plus diversifié », a-t-il expliqué.

Une professionnalisation des marchés

Quant à Dr Emile Zida, Chef de la Division Culture au Département de l’Éducation, des Sciences et de la Culture de la CEDEAO, l’un des panélistes du thème ‘’Quelles stratégies d’accompagnement et de développement du secteur industriel ?’’, il a indiqué que les Etats africains ont un patrimoine culturel très important, mais malheureusement sous-exploité. Il propose en conséquence une professionnalisation des marchés et la structuration des financements. « Nous pensons qu’en développant des biens et services culturels et en créant un marché commun, nous permettrons la professionnalisation des artistes et des acteurs culturels ; et cela permettrait également de renforcer la circulation des biens et des services », a-t- il expliqué. Mais, le financement seul, selon lui, ne suffit pas. « Il faut une structuration. Cela suppose qu’il faut travailler avec les banques, élargir nos marchés communs, travailler sur les investissements du secteur privés, et travailler entre institutions régionales et sous-régionales pour proposer quelque chose de consistant, et surtout, amener le secteur culturel à s’autofinancer, à travers la chaîne des valeurs et la chaîne de productions des industries culturelles» a précisé Dr Emile Zida.

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