La grande première de la pièce de théâtre ‘’Il va pleuvoir sur Conakry’’ à l’édition 2020 du Marché des Arts et du Spectacle d’Abidjan (MASA) a connu un franc succès. En témoigne l’engouement du public qui accorde, le lundi 9 mars 2020, un accueil triomphal à la première présentation de la pièce. La pièce est une adaptation sur scène du film ‘’Il va pleuvoir sur Conakry’’ par la productrice et metteur en scène Anabelle Thomas accompagnée par la structure TKS Studios. «C’est un film qui a été adapté au théâtre. J’ai choisi de maintenir la relation entre Kramo et son fils Bangali, ainsi que le pouvoir des femmes. C’est donc une saga familiale que j’ai allégée pour en faire une pièce de théâtre, parce qu’il y a énormément d’histoires et de rebondissements dans le film. J’ai choisi de me concentrer sur cette relation père-fils et ce conflit générationnel entre eux qui me semble très actuel, totalement universel. Je crois que ce n’est pas seulement en Afrique. Il y a toujours des conflits à des moments de la vie entre parents et enfants», explique-t-elle.
La pièce traite d’un conflit générationnel entre les jeunes et les personnes du troisième âge. Chacun défend sa position sur la religion, notamment l’Islam. Au point où une relation amoureuse entre le fils fougueux et rebelle d’un imam attaché à la tradition et la fille d’un éditeur de presse en relation avec les autorités politiques de la ville. Cette relation entraîne des débats et des divisions dans les familles des deux amoureux. Il va s’ensuivre une grossesse qualifiée d’abomination par l’imam. Les divergences de points de vue sur cette grossesse conduisent à l’assassinat de cette innocente créature en sorcellerie dès sa naissance par le père imam avec la complicité de sa mère et des sorciers du village.
Pour Souleymane Sow, co-metteur en scène, «c’est une pièce qui ouvre le débat sur les conflits entre les générations, les familles et les classes sociales par rapport à la problématique de la religion ».
Lui emboîtant le pas, Arsène Konan, un spectateur, ne cache pas sa flamme pour cette production théâtrale. «C’est une très belle pièce qui se déroule dans un beau décor avec des comédiens qui incarnent de manière satisfaisante leurs personnages. Et puis la thématique de la religion mêlée aux manipulations des guides religieux par les hommes politiques est tellement bien présentée», soutient-il.
Abou ADAMS