La 2e Conférence sur le triptyque « Technologie, innovation et société », dans la ville marocaine aux confluents de l’Afrique, l’Europe et l’Asie, du 7 au 9 juin, apparaît comme un adjuvant au MASA.
C’est connu depuis le 22 mars dernier, l’édition 2020, la 11e, du Marché des arts du spectacle d’Abidjan (MASA), la biennale afro-mondiale des arts de la scène dans la capitale ivoirienne, se tiendra autour du thème : « L’Afrique-Monde ». Un champ créatif, intellectuel et humaniste ouvert à toutes les possibilités, réflexions et actions. Et c’est dans une veine similaire que se tient, du 7 au 9 juin, à Tanger (Maroc), la 2e Conférence CyFy Africa, traitant de « Technologie, innovation et société ». Une sorte d’adjuvant de l’adéquation de la mondialisation et de la digitalisation afro-centrée. Une autre approche de « L’Afrique-Monde » vue d’Afrique aux confluents de l’Europe et de l’Asie, sur les rives de la Méditerranée.
CyFy Africa 2019, en effet, réunira des ministres, des journalistes, des éthiciens, des influenceurs et pontes de la société civile, ainsi que des leaders technologiques et des entrepreneurs pour organiser des conversations centrées sur l’Afrique dans ses rapports avec les données personnelles, l’innovation, le genre, les normes nouvelles et les nouveaux médias. CyFy s’appuie sur les expériences et les contextes africains pour capter le succès du continent grâce aux technologies émergentes et tracer la voie pour l’avenir numérique de la région.
CyFy Africa est co-organisé par le gouvernement de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, au Maroc, et par la Fondation de recherche Observer du ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Economie numérique de New Delhi (Inde).
De l’Afro-futurisme…
Entre autres panels et plénières, l’on retiendra, particulièrement, au niveau de l’isomorphie thématique avec « L’Afrique-Monde » : « Afro-futurisme: Un monde en Technicolor ». Car, selon les organisateurs et selon l’idée partagée, de plus en plus, d’un certain afro-optimisme, les technologies de communication de l’information ont permis aux cultures locales de se mondialiser. L’Afrique serait, de ce point de vue, un riche répertoire d’histoires, de langues, d’histoires et de cultures. Ce sous-thème de Cyfy défrichera la problématique de savoir comment les artistes, musiciens et artistes de spectacle africains peuvent utiliser les technologies pour réinventer les voies de diffusion et réinventer l’avenir de l’art et de la culture. Il demandera quels sont les principaux partenaires locaux et mondiaux qui peuvent aider à diffuser ces récits hors de l’Afrique.
Etant entendu que le nœud gordien est de savoir « À quoi ressemblera un écosystème Industrie 4.0 véritablement dynamique et inclusif ? ». La conférence inaugurale CyFy Africa, qui s’est tenue en 2018, toujours à Tanger au Maroc, a accueilli plus de 100 orateurs et des centaines de participants de 40 pays, dont une majorité de pays en développement d’Afrique et d’Asie. Parallèlement aux opportunités économiques du cyberespace et aux questions cruciales de la vie privée et de l’accès inclusif, il y a été expliqué comment l’Asie et l’Afrique utiliseraient l’intelligence artificielle et la robotique pour remodeler leur société et résoudre un large éventail d’appréhensions liées au genre, à la race, à l’ethnicité et à l’équité.
« Cradling Innovation: Idées locales, solutions globales », « Un consensus continental sur les cyber-normes », « Le continent des droits », « Tech and I: Vers une société numérique »…, constituant les autres items-phares qui seront soumis à la sagacité des participants. Ceux-ci se justifiant selon le postulat qui veut que les technologies émergentes vont remodeler les sociétés de multiples façons. Des êtres humains génétiquement modifiés aux systèmes de justice pénale fondés sur l’IA (intelligence artificielle), les sociétés humaines devront faire face à des changements fondamentaux dans la façon dont nous vivons, travaillons et nous organisons. Au milieu de ces changements, l’Afrique doit fournir des chèques de paie, une protection et un objectif à plus de 1,2 milliard d’individus en période de bouleversement technologique. Ce pilier explorera le potentiel des technologies émergentes pour créer de nouvelles voies de croissance économique et de mobilité sociale. Les discussions porteront sur la manière dont les individus et les communautés doivent réagir face à l’influence omniprésente des technologies numériques et la gérer.
Tanger : la symbolique et dynamique
À seulement 14 km de l’Espagne, la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima est la porte de l’Europe vers l’Afrique et vice-versa. Située dans la partie nord-ouest du royaume marocain, la région est bordée par l’océan Atlantique, la mer Méditerranée et l’Espagne au nord. La population de la région avoisine les 3,55 millions d’habitants et a pour capitale Tanger. La région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima est considérée comme un point de passage et d’échange, certes entre les deux continents susmentionnés, mais aussi, une route vers le Moyen-Orient et l’Asie voire l’Océanie, depuis des siècles. De son métissage rt cosmopolitisme, il en résulte une région historique et géographique, riche en potentiels économiques comme culturels et en ressources humaines. Un « Afrique-Monde » en miniature.
REMI COULIBALY