Guinéen vivant en Belgique depuis belle lurette, mais peu connu ici en Afrique, N’Faly Kouyaté, chanteur, «koraman» et coach vocal, fait ses premiers pas sur la scène en Afrique à travers le MASA 10. Promoteur du Panafrican Arts Festival en Belgique, l’artiste s’ouvre à nous…
Quel est votre concept musical ?
Je suis chanteur et je joue aussi de la kora et le balafon. Mais je suis aussi coach vocal. J’ai un projet innovateur qui est Afrotronix. C’est une initiative qui sert de la technologie actuelle pour remorquer la tradition. Moi étant d’une famille traditionnelle, j’ai reçu cette formation. J’ai eu l’opportunité d’aller étudier au conservatoire à Bruxelles. Entretemps, j’ai eu une proposition de Real World de Peter Gabriel de faire un projet avec lui qui m’a fait tourner dans pas mal de pays. J’ai fait plusieurs fois le tour du monde. Ce qui m’a permis de comprendre qu’on pouvait donner plus de valeur à nos traditions et nos instruments traditionnels en se servant de la technologie actuelle.
Quel est la durée du spectacle que vous recevez au MASA ?
La direction générale du MASA nous astreint à proposer un spectacle de 30 min. sinon, en général, mes spectacles durent une 1h30min.
Que pensez-vous du MASA ?
Le MASA est pour moi la porte d’entrée en Afrique. Et je sais que la Côte d’Ivoire est un grand carrefour culturel. L’histoire nous enseigne que de grands noms de la musique africaine, notamment Mory Kanté, Manu Dibango, Salif Kéita, sont passés par ici avant de connaître un succès international. Mon souhait est donc que mon premier passage à Abidjan soit pour moi une ouverture sur l’Afrique. J’ai eu beaucoup de prix en Europe. Dont un disque d’or. J’ai été à deux reprises nominé aux Grammy Awards. J’ai, en outre, remporté le prix d’un grand journal culturel anglais, The Song Line, en décembre 2017. Je suis un Guinéen vivant en Belgique depuis une vingtaine d’années. Je suis très connu en Europe. Ce qui n’est pas le cas ici. Et je veux venir en Afrique et mon premier spectacle ici, c’est au Masa. C’est donc un pèlerinage pour et mon ouverture sur l’Afrique passe par le MASA.
Propos recueillis
par MARCELLIN BOGUY