La compagnie «De la Parole jaillit la Lumière», présente pour la deuxième fois consécutive au MASA, a fait fort au cours de leurs deux représentations. Fayçal Belattar, l’alter ego du compositeur-musicien Labib Benslama (avec qui il forme un duo) revient ici sur leur conte musical «Carnet de voyage».
Quelle est votre impression par rap-port au MASA 10 ?
Déjà, sachez que c’est notre deuxième participation au Mas. L’édition dernière, c’est-à-dire en 2016, on était là. Nous sommes aujourd’hui venus au Mas avec une nouvelle création qui s’appelle «Carnet de voyage».
Il faut signaler que nous sommes contents d’avoir été sélectionnés une seconde fois dans le in sachant que le MASA, c’est une date incontournable et le rendez-vous le plus important de tout le continent. En outre, la qualité de la programmation, la sélection artistique et le nombre de professionnels invités font que, cette année, le MASA a un goût un peu spécial vu que c’est le 25ème anniversaire du Marché qu’on célèbre.
Vous parlez d’Abla Pokou. Que savez-vous d’elle ?
Au fait, dans «Carnet de voyage», on invite le spectateur dans un voyage dans l’espace et le temps. On essaie de s’approcher aussi de l’humain qui est en nous. D’ailleurs, quand je commence le spectacle, je dis : «Je vais vous emmener au cœur de l’humanité, là où personne n’ose plus s’aventurer». C’est donc un voyage qui a commencé à partir de notre ville natale (Constantine). Dans ce voyage, on fait la traversée de Constantine qu’on appelle en Algérie la ville des ponts suspendus. De là-bas, on vient à pieds jusqu’à Abidjan, c’est-à-dire qu’on raconte chaque station dans chaque pays. En effet, on s’arrête dans chaque pays comme une station pour raconter l’histoire de celui-ci en vue de dire qui a fait quoi comme monarque, prince, chef d’État. Et ce, pendant qu’on explique la traversée de chaque pays. De Constantine à l’un des déserts le plus chaud au monde chez les Touaregs, les hommes en tagoulmouste en Algérie. De Gao (Mali) au pays des hommes intègres (Burkina Faso), de Ouagadougou, le royaume des Ashanti sur la Gold Coast (la côte d’or) au royaume Baoulé d’Abla Pokou.
Pourquoi avoir choisi le personnage d’Abla Pokou comme un des personnages de ce conte ?
La Côte d’Ivoire est un grand pays, pays très riche en histoire. Mais notre choix personnel a été porté sur Abla Pokou, symbole de la résistance, de courage, de liberté, de partage, de générosité, qui, malgré les intervalles des siècles, reste toujours vivante dans la mémoire collective de tous les Africains et dans la tradition orale. Et on est revenus un peu sur son histoire ; l’histoire de son exil vers la Côte d’Ivoire et de son sacrifice. Elle a sacrifié son fils pour sauver son peuple et par amour pour lui. En fait, on a pris Abla Pokou comme icône pour magnifier la femme.